incendie Thiers incendié
La ville fut attaquée, pillée et brûlée vers l'an 532 par
Théodore (ou Thierry), roi de Metz. Les troupes franques arrivèrent
par les Monts de Forez en suivant l'ancienne route de Lyon. Les habitants
n'auraient pas été informés de cette approche dangereuse, ou qu'au dernier
moment.
La mauvaise surprise fut totale. Toutes les habitations et l'église
furent détruites par le feu. De plus un vent violent attisa l'incendie.
Celui-ci était si violent que les objets métalliques se liquéfiaient.
Seul un coffret d'argent où étaient renfermées les reliques de Saint
Symphorien fut préservé de la destruction par un prodige qui stupéfia
et enthousiasma la population.
Trente ans plus tard, Thiers se releva de ses ruines et le temple était
reconstruit cette fois-ci en maçonnerie à peu près sur l'emplacement
de l'ancien. Quelques années plus tard, vers l'an 575, Avitus, évêque
de Clermont faisait bâtir une nouvelle église sur le tombeau même de
Saint Genès, retrouvé par un paysan ayant perdu ses boeufs.
Vers l'an 732, Thiers est attaqué par les Sarrasins quand ils envahirent
la France, pour finalement se faire écraser à Poitiers par Charles Martel.
Quand les Sarrasins ont disparu, ce ne fut pas encore du repos, puisque
il y eut les guerres entre Pépin le Bref et le Duc d'Aquitaine Waïffre,
qui ensanglantèrent tout le pays, entre l'an 752 et l'an 764. Pendant
un siècle, Thiers retombe dans l'oublie, jusqu'à l'invasion des Normands
qui dura une soixante d'années. Ils portèrent le massacre et le ravage
jusqu'en Auvergne, et le couvent de St Symphorien fut détruit encore
une fois.
Avec une admirable persévérance, il fut reconstruit vers la fin du IX
ème siècle. A ce moment là, la comté d'Auvergne ayant été divisée en
circonscriptions (début du X ème siècle), et celle de Turluron, dont
dépendait Thiers, ayant été démembrée, Du Boucher, Baluze et La Mure
nous présentent un noble nommé Malfred (ou Malfroy) comme un petits-fils
du comte d'Auvergne.
Dans le contraire, Marcellin Boudet est présenté comme sortant de la
maison de Mercoeur et descendant par là des anciens ducs d'Aquitaine.
Il fit élever un château-fort près de l'église St-Genès.
A ce seigneur, les Bénédictins, Baluze et Du Bouchet donnent le titre
de vicomte. Mais dans les actes le concernant, on ne rencontre que les
mots seigneurie ou baronnie, sauf dans la chronique de Moissat, où le
maître de Thiers est qualifié de Princeps (terme qu'il faut entendre
dans le sens de principal seigneur de la contrée).
Toutefois, on ne peut pas dire aujourd'hui, quel était le titre réel
des seigneurs de Thiers, dont le blason fut "d'or au lion rampant
de gueules". Ce n'est qu'à partir du XVI ème siècle que l'on trouve
assez fréquemment le mot baronnie dans les actes passés devant
le juge châtelain. |